Grégoire, variations sur un Je t’aime
Nouvel album, Les Roses de mon silence
© Florent Drillon
Grégoire
20/09/2013 -
Deux premiers albums rencontrant un grand succès auprès du public, des titres composés pour les autres ou pour les Restos du Cœur, et, récemment, la mise en musique des poèmes de Sainte Thérèse de Lisieux… AvecLes Roses de mon silence, Grégoire sort un troisième album marqué par de multiples influences musicales, l’amour comme fil rouge.
RFI Musique : Avez-vous abordé ce troisième album avec une intention particulière par rapport au précédent ?
Grégoire : Celle d’être sans concession. Je trouve que mon deuxième album était plutôt un premier album ennemi, dans le sens où, pris dans le carcan du succès, je n’y ai pas forcément osé tout ce dont j’avais envie. Je l’aime beaucoup, mais certaines chansons étaient un peu trop dans l’esprit du premier, ce qui est dommage. Il y avait dessus des titres comme J’adore et Timide qui étaient un peu plus osés dans la composition. Dans ce troisième album, j’espère avoir comblé le fossé en y mettant toute l’audace que je voulais y mettre.
Notamment dans les arrangements ?
J’ai utilisé des instruments et des influences que j’étais le seul à croire possibles. Remplacer à un moment le son du piano par celui du Wurlitzer, le piano de Supertramp, mettre une cornemuse, un accordéon, des ondes Martenot, comme Olivier Messiaen, Boulez ou Radiohead. Avoir un orchestre de 80 personnes à côté d’un guitare-voix… Trouver l’homogénéité de cet album dans tout ce qu’il y a de plus hétéroclite. Paul McCartney disait que les Beatles étaient fans des Supremes et de Diana Ross. Ils trouvaient que le deuxième album était comme le premier, en moins bien. A partir de là, ils ont décidé de faire des disques très différents. C’est ce que j’ai essayé de faire – toutes proportions gardées, je n’ai pas essayé de faire un album des Beatles ; j'ai essayé d’aller puiser dans toutes mes influences. Je pense qu’il y a des chansons avec de grosses guitares électriques, d’autres, très françaises, ou très pop, un peu anglaises, des percussions aussi. J’ai voulu me livrer à 100%, et faire un album de variété au sens propre du terme.
Au final, il y a 17 titres sur le disque, c’est presque un double album…
Je trouve souvent que ne faire que douze chansons est un argument marketing, sauf si en faire plus relève du remplissage. Je ne voulais pas m’arrêter à cet argument marketing, c’est pour ça que je me produis d’ailleurs. Je voulais faire ce que j’avais envie de faire, m’arrêter quand j’avais envie de m’arrêter. En plus, les albums qui m’ont marqué chez certains artistes sont des doubles albums : Entre gris clair et gris foncé, chez Jean-Jacques Goldman, l’album blanc des Beatles, The Wall de Pink Floyd… Au début, la maison de disque m’a dit de faire attention, et aujourd’hui, ils trouvent que c’est génial qu’il y en ait autant. Il y avait aussi beaucoup de thèmes que je voulais aborder.
Vous évoquez surtout l’amour…
Je parle essentiellement d’amour. Mais en revanche, si je parle beaucoup de l’absence, je voulais aussi parler de l’avant, du désir, du moment où on est ensemble, du fait qu’on s’aime. Je voulais aussi parler de la belle rupture, des gens qui arrivent à se quitter en se disant que c’était une belle histoire. Effectivement, même des chansons comme Lève-toiou Réveille, qui sont des chansons solidaires et parlent moins d’amour dans le sens du face à face, sont quand même des chansons d’amour. Quand je dis "Peuple d’avenir lève-toi", c’est une déclaration d’amour parce que je pense que l’humain est capable de choses s’il éteint la télé et lève les fesses de son canapé. Mais à côté de ça, je pense que l’amour régit la vie de tout le monde… Ce qui me passionne dans la vie, sont ces choses-là : pourquoi souffre-t'on souvent après avoir aimé. Pourquoi tout ce qui nous fait rire nous fait pleurer, tout ce qui nous fait pleurer nous fera rire… Je suis aussi fasciné par les bénévoles, par ces gens qui ont cet amour de l’autre au-delà du couple, par ces gens qui décident d’être humains avant tout, de donner "le cœur avant le temps", pour citer Aragon (chanté par Ferrédans L’Affiche rouge, ndlr). J’espère être comme ça. En tout cas, je chante pour ces gens-là.
En dehors de ces chansons d’amour "solidaire", sur le format pop qui a fait le succès de vos premiers tubes, l’ensemble est très introspectif et mélancolique...
Très introspectif. Le mélancolique est souvent venu dans ma façon de chanter, mais dans une chanson comme Les Roses de mon silence, il y a cette sorte de frustration de quelqu’un qui est bloqué par sa timidité et n’ose pas dire à l’autre personne qu’il l’aime. Mais il n’y a rien de très triste en soi. DansVariations, c’est une déclaration faite un peu sur le thème de la comptine, mais c’est juste une déclaration d’amour. Même si je suis mélancolique, j’essaie d’être positif. Moi, par exemple, Ne me quitte pas m’a aidé à passer des chagrins d’amour. Je me disais : "Tiens, il met des mots sur ce que je sais. Il y a survécu. Ce que je vis n’est pas si grave". C’est un peu ma démarche aussi.
Grégoire : Celle d’être sans concession. Je trouve que mon deuxième album était plutôt un premier album ennemi, dans le sens où, pris dans le carcan du succès, je n’y ai pas forcément osé tout ce dont j’avais envie. Je l’aime beaucoup, mais certaines chansons étaient un peu trop dans l’esprit du premier, ce qui est dommage. Il y avait dessus des titres comme J’adore et Timide qui étaient un peu plus osés dans la composition. Dans ce troisième album, j’espère avoir comblé le fossé en y mettant toute l’audace que je voulais y mettre.
J’ai utilisé des instruments et des influences que j’étais le seul à croire possibles. Remplacer à un moment le son du piano par celui du Wurlitzer, le piano de Supertramp, mettre une cornemuse, un accordéon, des ondes Martenot, comme Olivier Messiaen, Boulez ou Radiohead. Avoir un orchestre de 80 personnes à côté d’un guitare-voix… Trouver l’homogénéité de cet album dans tout ce qu’il y a de plus hétéroclite. Paul McCartney disait que les Beatles étaient fans des Supremes et de Diana Ross. Ils trouvaient que le deuxième album était comme le premier, en moins bien. A partir de là, ils ont décidé de faire des disques très différents. C’est ce que j’ai essayé de faire – toutes proportions gardées, je n’ai pas essayé de faire un album des Beatles ; j'ai essayé d’aller puiser dans toutes mes influences. Je pense qu’il y a des chansons avec de grosses guitares électriques, d’autres, très françaises, ou très pop, un peu anglaises, des percussions aussi. J’ai voulu me livrer à 100%, et faire un album de variété au sens propre du terme.
Au final, il y a 17 titres sur le disque, c’est presque un double album…
Je trouve souvent que ne faire que douze chansons est un argument marketing, sauf si en faire plus relève du remplissage. Je ne voulais pas m’arrêter à cet argument marketing, c’est pour ça que je me produis d’ailleurs. Je voulais faire ce que j’avais envie de faire, m’arrêter quand j’avais envie de m’arrêter. En plus, les albums qui m’ont marqué chez certains artistes sont des doubles albums : Entre gris clair et gris foncé, chez Jean-Jacques Goldman, l’album blanc des Beatles, The Wall de Pink Floyd… Au début, la maison de disque m’a dit de faire attention, et aujourd’hui, ils trouvent que c’est génial qu’il y en ait autant. Il y avait aussi beaucoup de thèmes que je voulais aborder.
Vous évoquez surtout l’amour…
En dehors de ces chansons d’amour "solidaire", sur le format pop qui a fait le succès de vos premiers tubes, l’ensemble est très introspectif et mélancolique...
Très introspectif. Le mélancolique est souvent venu dans ma façon de chanter, mais dans une chanson comme Les Roses de mon silence, il y a cette sorte de frustration de quelqu’un qui est bloqué par sa timidité et n’ose pas dire à l’autre personne qu’il l’aime. Mais il n’y a rien de très triste en soi. DansVariations, c’est une déclaration faite un peu sur le thème de la comptine, mais c’est juste une déclaration d’amour. Même si je suis mélancolique, j’essaie d’être positif. Moi, par exemple, Ne me quitte pas m’a aidé à passer des chagrins d’amour. Je me disais : "Tiens, il met des mots sur ce que je sais. Il y a survécu. Ce que je vis n’est pas si grave". C’est un peu ma démarche aussi.
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