Rencontre. Grégoire vous dit tout...
Rencontre. Grégoire vous dit tout...
SOUVENIRS D'ENFANCE À TOULOUSE
« Mon parrain habite à Toulouse, au centre ville. Je suis souvent venu le voir quand j'étais petit. J'ai toujours gardé le souvenir d'une ville très jolie et très agréable. On se baladait surtout place du Capitole et dans les petites rues du centre historique. J'ai plein d'images qui me reviennent dès que j'en parle. Plus tard, quand je suis devenu étudiant, j'ai établi un certain rapprochement avec Lille, qui est proche de Senlis, ma ville natale : dans les deux cas il y a une forte population étudiante qui donne un dynamisme formidable. J'aime me retrouver dans une ambiance où les gens sortent, sont détendus. Mes derniers passages ne m'ont pas permis cela. Je suis venu en concert au Bikini (la dernière fois en avril 2011, N.D.L.R.) de Ramonville mais en tournée, on n'a guère le temps de flâner. J'utilise donc mes derniers jours de repos pour visiter la région. Il y a quelques jours, des amis m'ont appelé pour que je les rejoigne dans le Gers, entre Auch et Mirande. Ils ont une maison là-bas où je suis allé une fois. C'est la coïncidence parfaite : pouvoir prendre l'air avant de prendre la route. Me conformer à cette idée du poète maudit qui a besoin d'être solitaire même s'il n'aime pas être seul. Une chose est sûre, là-bas, ce sera plus simple de chanter dans un champ les chansons que je suis en train de créer plutôt que de les gueuler dans la rue. Ce qui ne m'empêchera pas de visiter musées et villages. »
PREMIERS PAS DANS LA MUSIQUE
« J'ai découvert la musique très jeune, vers 7-8 ans. J'étais passionné par les Beatles, les groupes anglo-saxons. Adolescent, j'ai découvert la chanson française : Brel, Ferré, Barbara, Goldman. À 15 ans, j'ai appris le piano et j'ai commencé à écrire des chansons. Ce qui me touchait le plus, c'est quand j'avais l'impression que les artistes chantaient ma vie ; qu'ils agissaient comme des grands frères, qu'ils stimulaient nos envies, soulageaient nos chagrins d'amour. Qu'ils passaient aussi des idées et des messages. Je souhaitais faire de même, avoir un peu d'importance sur le cours des choses, libérer les auditeurs des choses tristes, les inviter parfois à faire la fête. L'idée d'en faire un métier est venue naturellement. Je me disais : Peu importe quel sera ton métier, à 50 ans tu écriras toujours des chansons. En attendant, j'ai dû faire plaisir à mes parents, suivre des études de langues (anglais et allemand) jusqu'à Bac + 3 et trouver un boulot stable. Je m'y suis mis à 25 ans… en bossant dans une maison de disques. J'ai beaucoup appris sur les coulisses du métier. »
INSPIRATION
« Écrire m'obsédait. À 17 ans, j'ai connu ma première rupture. Je me suis lancé en ne pensant qu'à une personne, à elle, à la petite amie qui m'avait quitté. Et je fais toujours de la sorte : j'essaye d'écrire la plus belle déclaration d'amour, quelque chose que j'ai profond en moi. C'est comme un journal intime, j'ai tous les jours besoin d'écrire un mot à quelqu'un ou à moi-même. Je ne parle que de mes émotions. »
CÉLÉBRITÉ
« J'ai toujours gardé la tête froide. J'étais tellement occupé par le travail quand Toi + moi a explosé. J'étais en studio, je participais à des émissions, je n'avais pas le temps de m'arrêter et de réfléchir. Je devais juste prendre des décisions concernant la musique. Et puis j'étais toujours entouré par mes copains, avec qui je vis encore, à Paris, en collocation. Ce sont des musiciens amateurs qui sauront me calmer si je pète les plombs, de bons indicateurs. Je reconnais que la notoriété permet d'avoir beaucoup plus confiance en soi. Sans être arrogant et prétentieux, je pense que cela permet d'être plus séduisant. On ose aborder les gens, leur dire beaucoup de choses. Avant, je ressemblais juste à un mec d'1,70 m un peu trapu… Dans la rue, cela ne pose pas de problème. J'ai juste souvent une casquette sur la tête mais je ne change pas. Les gens ont un rapport très sain avec moi à part quelques phénomènes. Je ne me balade pas avec des gardes du corps, je ne déclenche pas d'hystérie. C'est comme les chiens, que j'adore : en laisse, ils ont envie d'attaquer, libres, ils vont d'abord renifler. »
UN VRAI POÈTE
« J'ai toujours été fou de poésie. C'est une déclaration d'amour à la langue française. J'ai commencé par Musset, Vigny, Baudelaire et Verlaine avant d'arriver à Rimbaud. Je crois que j'ai été marqué par le film Le Cercle des poètes disparus, en 1989, quand j'avais dix ans. J'ai toujours dans mon sac Lettres à un jeune poète de Rilke, c'est mon livre de chevet. En ce moment, j'écoute des CD de Fabrice Luchini, quand il dit La Fontaine, le Céline de Voyage au bout de la nuit, Nietzsche… Je m'offre régulièrement des petits bouts de textes (il consulte son téléphone portable et des fichiers qui sont autant d'extraits de grands auteurs) : Cyrano de Bergerac (quel tour de force incroyable, quelle puissance des sentiments, quelle complexité fascinante), Le Prophète de Khalil Gibran. J'ai un goût prononcé pour l'introspection, pour Hermann Hesse et Milan Kundera. Ils se posent des questions sur le pourquoi du comment. Quand Paul Eluard écrit : « J'étais si près de toi que j'ai froid près des autres », je suis profondément touché. C'est une phrase qui va tellement plus loin que celles qu'on lit habituellement…»
Grégoire en concert vendredi 4 novembre à 20 heures au Zénith de Toulouse. Tarifs : de 29 € à 42€. Tél.05 34 31 10 00 (www.box.fr).
CV express...
1979. Naissance à Senlis dans l'Oise dans une famille de 4 enfants.
2007. Inscription sur le site My Major Company pour se faire produire un disque par les internautes.
Février 2008. Les 70000€ nécessaires sont recueillis beaucoup plus vite que prévu.
Juin 2008. La chanson « Toi + moi » est poussée en radio par RTL et NRJ. Elle devient un énorme tube.
2009. Longue tournée à succès en France.
Novembre 2010. Deuxième album, « Le même soleil » avec des chansons comme « Danse » ou « Lâche ».
7 octobre 2011. Début de la tournée des Zénith avec un passage le 4 novembre à Toulouse.
2012: Sortie prévue du troisième album.
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