CULTURE-MATCH | MARDI 18 OCTOBRE 2011
LE SOLEIL BRILLE POUR GRÉGOIRE
Depuis le 7 octobre, Grégoire se produit dans les Zéniths de l'Hexagone. Confidences d’un chanteur qui a conquis les Français.
Le RDV est fixé un après-midi ensoleillé de septembre. Tee-shirt imprimé des Beatles, jean délavé et baskets: Grégoire est à son image, trentenaire simple et décontracté. Présentations d’usage et verre de soda. Me voilà immergée dans l’univers de ce chanteur 2.0. Celui qui a été sacré «Révélation de l’année» aux 25ème Victoires de la Musique écrit cet automne une nouvelle page de son histoire. Un an après la sortie de son second album studio «Le Même Soleil», Grégoire part à la conquête des Zéniths. Premier artiste à être produit par le public via le site participatif My Major Compagny, le chanteur est reparti l’an passé sur les routes après l’immense succès de son premier opus, «Toi+Moi». «Avec l’équipe, on pouvait se produire dans des salles de 500, ou 3000 personnes, se souvient Grégoire. Il fallait adapter le décor, la scénographie. Cette nouvelle tournée, c’est une nouvelle aventure, un nouveau défi. Mon challenge, c’est justement de conserver l’intimité, la convivialité des petites salles.»
«Sur la première partie, on avait les idées. Là, les spectateurs vont jouir d’un décor dans son ensemble.» Sur une scène épurée, entre les balades et mélodies entraînantes, vidéos et autres phrases de grands de ce monde défileront sur grand écran. Mais celui qui a fait une entrée fracassante dans la troupe des Enfoirés en 2010 se défend d’être un artiste «feu d’artifice». «Mes concerts, c’est une invitation. Une invitation dans ma musique, à partager mes émotions. J’aimerais que les gens sortent de l’un de mes concerts, non pas comme l’on sort d’un show, mais plutôt d’un bon film, d’un bon livre.»
«LE SUCCÈS M’A CONFORTÉ DANS SES OPINIONS»De simples émotions couchées sur papier auxquelles s’identifient ses fans. «Les rapports humains –amical, amoureux, solidaire- me fascinent. Tout ce qui, en soi, est immatériel mais solide.» Figurant au classement des artistes français les mieux payés, Grégoire assure que la célébrité l’a conforté dans ses opinions. «Les apparences, c’est un de mes thèmes de prédilection, explique-t-il, esquissant un sourire. Malgré le succès, les chagrins d’amour sont toujours aussi désastreux !»
Poursuivant l'idéal un brin rêveur de pouvoir changer les choses, rapprocher les gens avec ses textes, Grégoire est un musicien qui s’est accompli dans la douleur. La perte de ses deux frères –exprimée dans l’émouvant single «Ta Main»- lui a donné cette rage de vivre. «Vivre la vie. Oui c’est banal, reconnaît-il, mais si essentiel. On s’arrête trop souvent à des bêtises. Si je peux guérir plutôt que prévenir… Avec les drames qui sont les miens, si je peux faire prendre conscience de mes sentiments à quelqu’un qui n’a pas vécu le deuil de profiter de ses proches… C’est un pari gagné.»
MODESTIE TALENTUEUSE
Dans «les étoiles» depuis trois ans, le chanteur qui a signé un duo avec Jean-Jacques Goldman sur «La Promesse» explique apprendre énormément des siens. «Lorsqu’un ami me raconte une histoire, elle me ramène à ma propre histoire. J’ai souvent tendance à dire que ce n’est pas moi qui écrit mes chansons. C’est la personne qui me l’a inspirée.» Comme pour cette touchante mélodie qu’est «Mon Enfant». Grégoire y décrit les émotions simples d’un homme bouleversé par la paternité. «Je l’ai écrite pour un ami, qui m’a demandé d’être le parrain de sa fille. J’ai préféré cela plutôt que lui offrir une petite robe. Je suis entouré de trentenaires jeunes parents. Leurs émotions me traversent.» Après l’apothéose des Zéniths, Grégoire espère la sortie prochaine d’un nouvel album, confessant être dans «une phase de composition aiguë». «Pour l’année prochaine, mon seul projet daté est la tournée des Enfoirés», explique-t-il, glissant de pas avoir encore réalisé que sa chanson avait été choisie pour l’ouverture du spectacle en 2009. Dans la confidence, il dit s’inspirer de Tracy Chapman, Adele, Live from Mars ou Elton John. «Pour le prochain opus, j’aimerai quelque chose de plus épuré, aller à l’essentiel. Comme lorsque je finis mes concerts sur du piano-voix, que j’entonne "Toi + Moi" avec le public. Là, les gens se rendent compte que c’est autre chose qu’une jolie balade entêtante. Qu’il y a des mots derrière la mélodie.» Des instruments en sourdine comme pour mieux entendre battre le cœur de ses milliers de fans.
Lucie Dancoing - Parismatch.com
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